La répression, chicotte de la conscience collective en éveil

Rebecca Tickle
 

Aujourd'hui à N'djamena, dix-sept leaders d'organisations de la jeunesse sont arrêtés et seront sans nul doute violamment tabassés et torturés. La répression contre le fer de lance de la Nation, toujours aussi féroce, continue au Tchad du nouveau président de l'Union Africaine.

Le Tchad d'Idriss Deby, ami de la France.
Collaborateur pour les basses besognes dans la sous-région, aussi.

Le Tchad du professeur Ibni Oumar Mahamat Saleh, enlevé un jour de février 2008 à son domicile par les forces de l'ordre, tabassé à mort sur le sol froid d'une cellule et disparu à jamais de la face du monde.

La répression d'aujourd'hui à N'djamena devrait toucher et émouvoir tout jeune - et moins jeune - Africain soucieux de l'évolution socio-économique de son pays et de son continent.

Par le cauchemar on veut juste empêcher les esprits colonisés de sortir de leur cauchemar. Or le réveil de cette conscience martyrisée et curarisée est la seule issue, tout le le monde le sait.

Voyons ce que les autres chefs d'Etat de l'Union Africaine ont à dire à propos de ces brutalités ininterrompues au Tchad pendant qu'ils se concentrent sur tout ce qui peut menacer leur pouvoir.

Si la CPI est un organe qui sert d'outil à l'idéologie colonialiste qui consiste à piller la terre d'autrui au profit de sa propre économie, il faudra bien tôt ou tard qu'une structure judiciaire intra-africaine se crée, capable d'interpeller, de condamner et de juger les crimes commis par les Africains, quelque soit leur rang.

Car le problème des grossières violations des droits humains, les crimes économiques et environnementaux en Afrique par des ventrocrates en tout genre, ne se résoudront pas par les tentatives de démembrement de la CPI, en plus par les complices autocrates qui ne craignent que la tornade qui les renversera. Rien à voir donc avec une mesure en faveur du peuple africain dont ils sont responsables et qui étouffe dans la misère et l'humiliation.

Les démarches par des chefs d'Etat africains contre la CPI ne sont qu'un immense leurre, de la démagogie instrumentalisante de la plus belle facture.

La seule solution est du domaine de l'émancipation des esprits colonisés. C'est-à-dire d'une part ceux qui pensent que prendre la place des blancs, chicottes à la main, est une fin en soi, la victoire suprême, et d'autre part ceux qui sont formatés pour penser que leur destin c'est la chicotte, que le chicotteur soit blanc ou noir.

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