La Grèce, entre rêves de liberté et faillite économique
Rebecca Tickle
Quelles émotions le peuple grec aura-t-il exprimé il y a deux ans exactement, le 5 juillet 2015 lors du référendum organisé par Alexis Tsipras, sur le plan d'aide de l'UE et du FMI?
Ceux de gauche, les communistes en tout cas, auront voté "la liberté" ce fameux dimanche de juillet 2015. Ceux de droite, bien autrement.
Au rendez-vous s'était aussi retrouvé une haine incompressible dans le coeur de certains, avec parfois une absence de recul historique qui aurait pourtant permis de l'expliquer et pourquoi pas, de la contourner et peut-être même d'imaginer d'autres alternatives. La discorde dans les foyers et dans les amitiés. La cristallisation des opinions, immuables souvent. Je me rappelle de certaines âpres discussions lors desquelles j'avais croisé un fanatisme d'une violence inattendue. Une colère que j'avais ressentie comme irrémédiablement liée à des intérêts personnels en fin de compte.
Ceci dit, le cri de bataille de la gauche grecque "Για την ελεφτεριά" ["pour la liberté"], est un slogan bien connu de ceux et celles notamment issus du KKE (parti communiste grec, traditionnellement soutenu par l'Union soviétique d'antan).
La question de l'entrée de la Grèce dans l'Union Européenne est en effet le sujet numéro un d'une discorde de longue haleine entre la droite et la gauche depuis les années soixante, avant même l'avènement en 1967 de la dictature militaire dite "des Colonels".
La Grèce entre dans la zone euro en 1981, grâce à l'infatigable Karamanlis et son parti conservateur "Nea Dimokratia", et malgré la résistance des socialistes PASOK de Papandreou et du KKE. La crainte de ces deux derniers, d'un accroissement de la dépendance économique et politique du pays, n'a jamais faibli et semble avoir été prémonitoire pour de nombreux Grecs.
A part cela, les mesures d'austérité qui frappent très durement la Grèce depuis plusieurs années, ressemblent étrangement aux politiques de réajustement structurel en Afrique subsaharienne néocoloniale, dans le cadre précis de la fameuse "dette extérieure", qui ont systématiquement laissé sur le pavé les droits fondamentaux des citoyens à la santé et à l'éducation.
En ce qui concerne la Grèce, la dureté surtout de ceux de ses comparses de l'UE qui avaient mené le soutien à l'adhésion de la Grèce - soit la France et l'Allemagne auprès desquelles Karamanlis avait particulièrement plaidé -, a fait ressembler le pays à ce qu'il était avant d'appartenir à la zone euro, en violation du droit fondamental à une existence décente. Les images humiliantes d'un pays plongé dans une grande misère ont été copieusement véhéculées dans les médias, montrant comment certaines franges de la population n'auront eu même plus de quoi se nourrir ni de se loger. En parallèle, l'existence classique d'une opulence, parfois clinquante, chez un petit nombre, côtoyant ainsi une précarité inacceptable.
Entre temps, avantages économiques circonstanciels et/ou corruption omniprésente aidant (entre autre), les plus nantis de la classe moyenne ont réussi durant ces dernières années à sécuriser leur position, particulièrement dans les zones touristiques, pendant que de nombreux autres sont allés grossir la classe d'en-bas, en mode survie. Dans les grandes villes en particulier, la misère à affronté le droit fondamental à l'alimentation et au logement, avec des taux de chômage au plafond. Tout cela en concurrence dans les médias avec la crise de milliers de migrants échouant sur les côtes de mer Egée.
La Grèce n'a pas toujours incarné l'exotisme méditerranéen si cher aux touristes tout azimut. La dictature militaire, dite "des Colonels" de 1967 à 1974 et la libération amorcée par un soulèvement estudiantin resté mythique, ainsi qu'une lutte infatigable notamment par de nombreux Grecs de gauche, ont souvent fait payer chèrement leur engagement par une répression sans pitié. Cette résistance a été incarnée également par certaines personnalités publiques de gauche, permettant de médiatiser le conflit à travers le monde.
Signant la fin de la junte des Colonels, le conflit sur l'île de Chypre entre turcophones et hellénophones éclate en été 1974, traçant à travers l'invasion de la partie grecque par l'armée continentale turque une division socio-politique sans pitié entre les deux communautés insulaires, qui aujourd'hui perdure au coeur de l'identité chypriote, et qui fragilise encore les relations diplomatiques gréco-turques.
Les heures noires que la Grèce a connues ne sont pas limitées à cette période. Dans un passé non moins lointain, juste après la fin de la 2ème guerre mondiale, une guerre civile effroyable entre royalistes et communistes, avait fini de vider le pays de son sang de 1946 à 1949. La 2ème guerre juste avant, avait déjà meurtri durement le peuple grec avec les invasions successives de l'Italie, puis de l'Allemagne nazie, qui lui avait fait subir une répression sanguinaire lors de ses tentatives effrénées d'anéantir la féroce résistance grecque.
Quelques années auparavant, à peine la 1ère guerre mondiale terminée, la fin de la guerre gréco-turque en 1922 avait provoqué un exode massif de populations, turques de Grèce et grecques d'Asie mineure. C'est ainsi que - chiffres Wikipédia à l'appui - un million et demi de chrétiens d’Anatolie et de Thrace orientale avaient été chassés en Grèce, vers un avenir très peu glorieux, alors que simultanément un demi-million de musulmans de Macédoine et d’Épire - issus de l'occupation ottomane -, avaient dû quitter la Grèce pour la Turquie, dans les mêmes conditions de désarroi socio-économique extrême **.
Les grands résistants durant la guerre d'indépendance de 1821, ont à de multiples occasions, gravé la qualité si pointue de leurs stratégies, en même temps que la bravoure extrême de populations entières, dans l'Histoire de l'humanité.
Caractérisé depuis des siècles par un sens patriotique marqué, et une grande capacité de lutte et de résilience, le peuple grec a trouvé différentes manières de maintenir son intégrité culturelle essentielle, malgré la tyrannie.
C'est ainsi qu'à l'ère ottomane, l'institution stratégiquement implicite de l'"école secrète", dont l'enseignement se pratiquait la nuit en cachette dans les foyers, réussit à travers une solide conscience populaire - meilleure illustration de résistance civile invincible qui soit - à maintenir vivace la langue, la religion et la culture d'un peuple hellène pourtant opprimé, le sauvant de l'indignité d'une assimilation forcée par 4 siècles d'occupation ottomane.
Les Grecs donc connaissent bien la violence politique, la grande misère et la dépendance tyrannique, à travers une histoire moderne aussi douloureuse que tumultueuse, qui ne leur a jamais laissé réellement l'occasion de savourer un temps de reconstruction véritablement adéquat.***
C'est donc dans un contexte historique jalonné d'invasions, de dictatures, de résistance et d'exodes, que hier encore, dans un contexte économique insupportable et un taux de chômage de 28% en 2014, la Grèce se vidait de sa jeunesse et de sa force vitale, à travers une expatriation de masse pour ceux qui en ont trouvé l'occasion*.
Encore un désastre autant sociétal qu'économique et politique, que la Grèce devra surmonter ces prochaine années, en raison de la "fuite des cerveaux". De plus, la mane touristique, en tant que mono-ressource plus ou moins volatile en termes de volume, n'est pas une panacée pour un bien-être suffisamment digne pour le peuple grec. L'avenir de la Grèce s'est avéré sombre assurément.
Le slogan traditionnel de la gauche - "pour la liberté" - n'est donc pas un vain mot, passant par les diverses épreuves du temps, d'un genre "appel démagogique" à un véritable cri de désespoir, même si une part des Grecs, ceux dont la vision est souvent traditionnellement de droite, réfutent le concept.
La chasse aux alternatives reste donc ouverte, sinon vitale, et le NON au référendum du 5 juillet 2015 pour un plan d'aide par les créanciers de l'État grec, indique que l'exploitation de nouvelles pistes de réflexion aura été tout aussi nécessaire que la rupture de la dépendance économique "maintenant".
Quoi qu'il en soit, l'opinion publique grecque repose toujours aujourd'hui sur de profondes divergences socio-politiques et historiques, qu'il conviendra tôt ou tard de juguler d'une façon ou d'une autre, si de nouvelles turbulences et violences fratricides, qui forcément déstabiliseront l'Europe et ses partenaires jusqu'à dépasser ses charnières géopolitiques avec le Proche-Orient et au-delà, veulent être évitées ces prochains temps.
Car en fin de compte, le refus à 61% du peuple grec d'encaisser les nouvelles exigences d'austérité, n'aura pas fait particulièrement évoluer cette crise de la dette publique sans précédent. Au contraire, le resultat du vote a d'abord donné du temps pour des négociations supplémentaires, dans le but surtout de rendre la gestion de la crise plus supportable pour le peuple grec.
A deux ans du référendum du 5 juillet 2015, rien n'est encore résolu, bien au contraire. Et les limites de la zone euro restent plus voyantes que jamais.
__________
* Expatriation des Grecs d'aujourd'hui: http://mobile.lemonde.fr/emploi/article/2014/06/02/expatriation-les-grecs-choisissent-l-exil_4430463_1698637.html)
** "Terres de sang" de Didó Sotiriou, sur les douleurs de l'exil dès 1922: https://www.babelio.com/livres/Sotirou-Terres-de-sang/215422
*** Le courage des Grecs du 20ème siecle: https://www.herodote.net/La_Grece_au_XXe_siecle-synthese-2045.php
Quelles émotions le peuple grec aura-t-il exprimé il y a deux ans exactement, le 5 juillet 2015 lors du référendum organisé par Alexis Tsipras, sur le plan d'aide de l'UE et du FMI?
Ceux de gauche, les communistes en tout cas, auront voté "la liberté" ce fameux dimanche de juillet 2015. Ceux de droite, bien autrement.
Au rendez-vous s'était aussi retrouvé une haine incompressible dans le coeur de certains, avec parfois une absence de recul historique qui aurait pourtant permis de l'expliquer et pourquoi pas, de la contourner et peut-être même d'imaginer d'autres alternatives. La discorde dans les foyers et dans les amitiés. La cristallisation des opinions, immuables souvent. Je me rappelle de certaines âpres discussions lors desquelles j'avais croisé un fanatisme d'une violence inattendue. Une colère que j'avais ressentie comme irrémédiablement liée à des intérêts personnels en fin de compte.
Ceci dit, le cri de bataille de la gauche grecque "Για την ελεφτεριά" ["pour la liberté"], est un slogan bien connu de ceux et celles notamment issus du KKE (parti communiste grec, traditionnellement soutenu par l'Union soviétique d'antan).
La question de l'entrée de la Grèce dans l'Union Européenne est en effet le sujet numéro un d'une discorde de longue haleine entre la droite et la gauche depuis les années soixante, avant même l'avènement en 1967 de la dictature militaire dite "des Colonels".
La Grèce entre dans la zone euro en 1981, grâce à l'infatigable Karamanlis et son parti conservateur "Nea Dimokratia", et malgré la résistance des socialistes PASOK de Papandreou et du KKE. La crainte de ces deux derniers, d'un accroissement de la dépendance économique et politique du pays, n'a jamais faibli et semble avoir été prémonitoire pour de nombreux Grecs.
A part cela, les mesures d'austérité qui frappent très durement la Grèce depuis plusieurs années, ressemblent étrangement aux politiques de réajustement structurel en Afrique subsaharienne néocoloniale, dans le cadre précis de la fameuse "dette extérieure", qui ont systématiquement laissé sur le pavé les droits fondamentaux des citoyens à la santé et à l'éducation.
En ce qui concerne la Grèce, la dureté surtout de ceux de ses comparses de l'UE qui avaient mené le soutien à l'adhésion de la Grèce - soit la France et l'Allemagne auprès desquelles Karamanlis avait particulièrement plaidé -, a fait ressembler le pays à ce qu'il était avant d'appartenir à la zone euro, en violation du droit fondamental à une existence décente. Les images humiliantes d'un pays plongé dans une grande misère ont été copieusement véhéculées dans les médias, montrant comment certaines franges de la population n'auront eu même plus de quoi se nourrir ni de se loger. En parallèle, l'existence classique d'une opulence, parfois clinquante, chez un petit nombre, côtoyant ainsi une précarité inacceptable.
Entre temps, avantages économiques circonstanciels et/ou corruption omniprésente aidant (entre autre), les plus nantis de la classe moyenne ont réussi durant ces dernières années à sécuriser leur position, particulièrement dans les zones touristiques, pendant que de nombreux autres sont allés grossir la classe d'en-bas, en mode survie. Dans les grandes villes en particulier, la misère à affronté le droit fondamental à l'alimentation et au logement, avec des taux de chômage au plafond. Tout cela en concurrence dans les médias avec la crise de milliers de migrants échouant sur les côtes de mer Egée.
La Grèce n'a pas toujours incarné l'exotisme méditerranéen si cher aux touristes tout azimut. La dictature militaire, dite "des Colonels" de 1967 à 1974 et la libération amorcée par un soulèvement estudiantin resté mythique, ainsi qu'une lutte infatigable notamment par de nombreux Grecs de gauche, ont souvent fait payer chèrement leur engagement par une répression sans pitié. Cette résistance a été incarnée également par certaines personnalités publiques de gauche, permettant de médiatiser le conflit à travers le monde.
Signant la fin de la junte des Colonels, le conflit sur l'île de Chypre entre turcophones et hellénophones éclate en été 1974, traçant à travers l'invasion de la partie grecque par l'armée continentale turque une division socio-politique sans pitié entre les deux communautés insulaires, qui aujourd'hui perdure au coeur de l'identité chypriote, et qui fragilise encore les relations diplomatiques gréco-turques.
Les heures noires que la Grèce a connues ne sont pas limitées à cette période. Dans un passé non moins lointain, juste après la fin de la 2ème guerre mondiale, une guerre civile effroyable entre royalistes et communistes, avait fini de vider le pays de son sang de 1946 à 1949. La 2ème guerre juste avant, avait déjà meurtri durement le peuple grec avec les invasions successives de l'Italie, puis de l'Allemagne nazie, qui lui avait fait subir une répression sanguinaire lors de ses tentatives effrénées d'anéantir la féroce résistance grecque.
Quelques années auparavant, à peine la 1ère guerre mondiale terminée, la fin de la guerre gréco-turque en 1922 avait provoqué un exode massif de populations, turques de Grèce et grecques d'Asie mineure. C'est ainsi que - chiffres Wikipédia à l'appui - un million et demi de chrétiens d’Anatolie et de Thrace orientale avaient été chassés en Grèce, vers un avenir très peu glorieux, alors que simultanément un demi-million de musulmans de Macédoine et d’Épire - issus de l'occupation ottomane -, avaient dû quitter la Grèce pour la Turquie, dans les mêmes conditions de désarroi socio-économique extrême **.
Les grands résistants durant la guerre d'indépendance de 1821, ont à de multiples occasions, gravé la qualité si pointue de leurs stratégies, en même temps que la bravoure extrême de populations entières, dans l'Histoire de l'humanité.
Caractérisé depuis des siècles par un sens patriotique marqué, et une grande capacité de lutte et de résilience, le peuple grec a trouvé différentes manières de maintenir son intégrité culturelle essentielle, malgré la tyrannie.
C'est ainsi qu'à l'ère ottomane, l'institution stratégiquement implicite de l'"école secrète", dont l'enseignement se pratiquait la nuit en cachette dans les foyers, réussit à travers une solide conscience populaire - meilleure illustration de résistance civile invincible qui soit - à maintenir vivace la langue, la religion et la culture d'un peuple hellène pourtant opprimé, le sauvant de l'indignité d'une assimilation forcée par 4 siècles d'occupation ottomane.
Les Grecs donc connaissent bien la violence politique, la grande misère et la dépendance tyrannique, à travers une histoire moderne aussi douloureuse que tumultueuse, qui ne leur a jamais laissé réellement l'occasion de savourer un temps de reconstruction véritablement adéquat.***
C'est donc dans un contexte historique jalonné d'invasions, de dictatures, de résistance et d'exodes, que hier encore, dans un contexte économique insupportable et un taux de chômage de 28% en 2014, la Grèce se vidait de sa jeunesse et de sa force vitale, à travers une expatriation de masse pour ceux qui en ont trouvé l'occasion*.
Encore un désastre autant sociétal qu'économique et politique, que la Grèce devra surmonter ces prochaine années, en raison de la "fuite des cerveaux". De plus, la mane touristique, en tant que mono-ressource plus ou moins volatile en termes de volume, n'est pas une panacée pour un bien-être suffisamment digne pour le peuple grec. L'avenir de la Grèce s'est avéré sombre assurément.
Le slogan traditionnel de la gauche - "pour la liberté" - n'est donc pas un vain mot, passant par les diverses épreuves du temps, d'un genre "appel démagogique" à un véritable cri de désespoir, même si une part des Grecs, ceux dont la vision est souvent traditionnellement de droite, réfutent le concept.
La chasse aux alternatives reste donc ouverte, sinon vitale, et le NON au référendum du 5 juillet 2015 pour un plan d'aide par les créanciers de l'État grec, indique que l'exploitation de nouvelles pistes de réflexion aura été tout aussi nécessaire que la rupture de la dépendance économique "maintenant".
Quoi qu'il en soit, l'opinion publique grecque repose toujours aujourd'hui sur de profondes divergences socio-politiques et historiques, qu'il conviendra tôt ou tard de juguler d'une façon ou d'une autre, si de nouvelles turbulences et violences fratricides, qui forcément déstabiliseront l'Europe et ses partenaires jusqu'à dépasser ses charnières géopolitiques avec le Proche-Orient et au-delà, veulent être évitées ces prochains temps.
Car en fin de compte, le refus à 61% du peuple grec d'encaisser les nouvelles exigences d'austérité, n'aura pas fait particulièrement évoluer cette crise de la dette publique sans précédent. Au contraire, le resultat du vote a d'abord donné du temps pour des négociations supplémentaires, dans le but surtout de rendre la gestion de la crise plus supportable pour le peuple grec.
A deux ans du référendum du 5 juillet 2015, rien n'est encore résolu, bien au contraire. Et les limites de la zone euro restent plus voyantes que jamais.
__________
* Expatriation des Grecs d'aujourd'hui: http://mobile.lemonde.fr/emploi/article/2014/06/02/expatriation-les-grecs-choisissent-l-exil_4430463_1698637.html)
** "Terres de sang" de Didó Sotiriou, sur les douleurs de l'exil dès 1922: https://www.babelio.com/livres/Sotirou-Terres-de-sang/215422
*** Le courage des Grecs du 20ème siecle: https://www.herodote.net/La_Grece_au_XXe_siecle-synthese-2045.php
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