RCA: Que veulent les adeptes de la non-paix?
Carnage à Bangui:
Attaque à la grenade dans un lieu de culte
L'assassinat ce matin, entre autre de l'Abbé Albert Toungoumalé Baba, à l'occasion d'une attaque à la grenade à l'Eglise de Fatima (Bangui, RCA) durant l'eucharistie, prouve une fois encore que des ennemis de la paix en Centrafrique veillent à l'échec systématique des efforts de cohésion sociale entre des communautés dites 'chrétiennes' et 'musulmanes', pourtant assoiffées de paix.
Albert Toungoumalé était très impliqué dans les efforts de rapprochement intercommunautaire à Bangui. Il avait notamment été l'un des signataires du pacte de non-aggression à l'occasion de la réouverture du cimetière musulman de Boeing en février 2016. Ce pacte devait en effet offrir un passage sécurisé aux musulmans, dans une capitale divisée par des violences extrêmes, pour leur permettre de continuer à enterrer leurs morts dans la dignité dans leur lieu traditionnel d'inhumation.
A QUI PROFITE LA NON-PAIX EN CENTRAFRIQUE?
S'adressant à la population en 2016, Toungoumalé avait demandé tout particulièrement que « les deux communautés s’engagent ensemble pour la réouverture du cimetière de Boeing afin de permettre aux musulmans d’inhumer dans la dignité leurs morts. Les habitants du 3ème arrondissement interdisent le port des armes de toutes marques dans les cortèges funèbres traversant le secteur pour aller au cimetière. Les habitants de Boeing de leur coté s’engagent à garantir la sécurité des cortèges à destination du cimetière. Les deux communautés s’engagent à proscrire entre elles tout recourt à la violence physique, verbale, aux agressions armées, viols, pillages, tout comportement et actes susceptibles d’attirer des tensions intercommunautaire »
La posture d'un homme respecté qui de toute évidence n'est pas bienvenue dans le cadre d'une volonté de maintien d'un conflit ouvert entre les communautés en question, que certaines forces désirent impérativement voir qualifié de 'guerre de religion'.
Les Centrafricains en sont plus que conscients aujourdhui: La guerre en Centrafrique est tout sauf une guerre de religion. Et l'exploitation des traumatismes émotionnels profonds, dans un environnement où l'impunité omniprésente paraît de plus en plus délibéré, est devenue une véritable arme de destruction massive.
DE LA ZIZANIE INTER-COMMUNAUTAIRE A LA PARTITION DU PAYS?
Ce matin à l'église de Fatima, aux dires de certains témoins, les assaillants sont arrivés à moto, 'enrubannés' donc masqués, ont commis leur forfait en quelques minutes et sont repartis de la même manière.
Sur place, déjà plus de 21 morts étaient à déplorer, ainsi que de nombreux blessés graves, dont des personnes amputées des deux jambes, selon des témoins.
Les ingrédients sont donc là pour raviver pour la énième fois les désirs de vengeance et de représailles que tout le monde connaît par coeur, ainsi qu'une nouvelle descente aux enfers intercommunautaire.
Comme si une main invisible cherchait une fois encore à imprimer dans l'esprit du Centrafricain lamda que quoi qu'il fasse, la paix est impossible, et que la seule solution est de séparer géographiquement les communautés, pour justifier ainsi la partition de la souveraine et indépendante république centrafricaine.
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