Aux prisonniers oubliés du Cameroun, du Tchad et d'ailleurs
Rebecca Tickle
Une pensée spéciale me traverse l'esprit aujourd'hui, à l'endroit de tous les prisonniers qui croupissent dans les prisons camerounaises et autres lieux d'incarcération dans le pays, quel que soit leur délit.
Dans ces lieux de privation de liberté, les droits humains élémentaires, tant en termes de conditions de détention qu'en termes de tortures physiques et psychologiques, n'existent pas. A vrai dire, le citoyen lamda prisonnier, n'existe plus.
Les détenus, dont 70% ont moins de 22 ans, sont systématiquement affamés par des lois de la jungle désordonnés, leur état de santé dégringole de par des conditions sanitaires inexistantes et leur couverture juridique est généralement nulle. Le personnel pénitentiaire est corrompu, mal ou pas formé, et n'est contrôlé par aucune instance s'intéressant à la dignité humaine d'une population carcérale profondément précarisée et beaucoup trop importante pour les infrastructures à disposition.
La prison de New-Bell à Douala, prévue initialement pour 600 détenus, en contient aujourd'hui plus de 2500 pour 27 cellules, soit 100 prisonniers par espace de 12 m2.
Les lieux de détention dans les commissariats, ainsi que le personnel policier concerné, échappent encore davantage à tout contrôle, et les traitements dégradants, la torture et le rackett y sont la règle incontournable.
Les prisonniers politiques, souvent des célébrités, sont globalement privilégiés par le vacarme médiatique qui attire l'attention sur leur sort et sur la nature arbitraire et purement politique de leur privation de liberté.
Un détenu coupable d'avoir volé une chèvre, qui croupit, rachitique et atteint dans sa santé mentale car traumatisé par déjà trois ans de détention sans avocat dans des conditions épouvantables, n'est pas considéré comme un prisonnier politique. Il est pourtant victime du crime d'Etat que subissent tous les miséreux dans les prisons camerounaises, dépouillés de leur droit à la vie par un système judiciaire pourri par le dysfonctionnement, par le chantage et la corruption omniprésents, se traduisant par un rackett institutionalisé du plus petit au plus haut fonctionnaire de la hiérarchie.
Selon un article publié en novembre 2015 par Cameroon Tribune, près de 800 détenus mineurs sont recensés au Cameroun, à l'instar de ce jeune de 16 ans emprisonné à Kondengui (prison centrale de Yaoundé) depuis 2 ans pour le vol d'un appareil photo. Dans l'attente de son procès, aucune des dispositions de protection de l'enfance prévues dans le Code pénal camerounais n'est respecté.
Quel que soit la gravité du délit commis, le traitement des prisonniers est en totale inadéquation avec les normes internationales en la matière. Le système carcéral camerounais est à lui tout seul un crime contre l'humanité, quelque soit le motif ou le prétexte d'incarcération.
A lire ici, le témoignage d'un détenu à la prison de New-Bell (Douala) qui en dit long sur les conditions effroyables de détention. L'établissement vétuste et surpeuplé, aux murs noircis et rongés par les moisissures, est régulièrement victime d'incendies, avec des dégâts humains inévitables.
Le cas du Cameroun n'est pas une exception, ni en Afrique ni ailleurs.
On ne peut non plus ignorer ce qui se passe dans les lieux de détention au Togo, au Congo, en RDC, au Burundi, sans oublier au Zimbabwe et ailleurs, où le droit à la vie n'existe plus, quel que soit le motif d'incarcération.
En Afrique, mes pensées vont aussi aux prisonniers sur sol tchadien, qui vivent aujourd'hui encore, 25 ans après la chute d'Hissene Habré, dans des conditions inimaginables.
Pour exemple, la sinistre prison d'Am-Sinéné, un véritable mouroir dans une banlieue de N'djamena, représente l'enfer absolu dans l'esprit du Tchadien lamda. Les décès pour cause de surpopulation y sont habituels, dans des conditions où jusqu'à 70 personnes peuvent être détenues dans une cellule de 4 mètres sur 5, à près de 50°C à l'ombre. D'autres prisons-goulag sont indexées au Tchad (Moussoro, Abeche, etc.), connues pour les pires sévices, tels que viols sur les femmes, maintien permanent dans des chaînes et homicides de la part des gardiens. Les femmes et les adolescents sont particulièrement exposés aux abus en raison de leur cohabitation avec les autres catégories de détenus.
Ailleurs qu'en Afrique, le camp américain de Guantanamo, à l'extrémité orientale de l'île de Cuba, parallèlement aux tortures très sophistiquées de la CIA révélées récemment par un rapport sur les "graves dérapages" post-11 septembre de l'ère Bush junior, restera une grosse épine dans le pied des États-Unis.
Goulag de Guantanamo: 13 ans sans procès
Les gravissimes sévices psychologiques et physiques exercés sur ces prisonniers, reconnaissables de loin à leur combinaison orange et marchant menottés et souvent enchaînés, ont été soutenus par une idéologie islamophobe méthodique au sein de l'administration Bush, justifiant l'arrestation et la torture de centaines de personnes pendant plusieurs années, avec souvent le poids d'un simple soupçon de terrorisme pesant sur elles.
Facteur aggravant, l'existence d'un réseau mondial américain de centres de détention, appelés "black sites", géré par la CIA toujours, avait été révélé par le Washington Post en novembre 2005, dont le but était d'échapper à la législation américaine en matière de droits humains.
Impunité totale, profonde impuissance, parfaite inutilité socio-politique et culture du fait accompli sont ce qui restera dans l'histoire de l'Humanité de l'épisode Guantanamo, qui n'est même pas encore terminé.
Certains se rappelleront du film "Midnight Express" de 1978 qui a choqué le monde par la violence extrême régnant dans une prison turque de la périphérie d'Istanbul, vécue par un jeune Américain en 1970. Ce ne sont pas que des vieilles histoires qui n'existent plus.
De nombreux rapports révèlent régulièrement la brutalité omniprésente dans des prisons renommées, connues pour les traitements innommables subis par des prisonniers oubliés du monde, parfois pendant des décennies.
Le camp 1391 en Israël est l'une d'elles, à moins d'une heure de Tel Aviv. Cet ancien fort, surnommé le "Guantanamo israélien", resté inconnu du public jusqu'en 2003, a été une prison secrète de l'armée israélienne et servait de lieu d'interrogatoire et d'incarcération pour des prisonniers à "haut risque". Une prison politique en somme, à l'usage exclusif de la lutte contre la subversion anti-sioniste. Ces activités n'y seraient plus pratiquées depuis 2006 selon le gouvernement, mais la Cour suprême d'Israël refuse jusqu'à aujourd'hui de délivrer les autorisations nécessaires pour permettre des investigations sur les abus commis.
Sous d'autres cieux, en Russie, la prison centrale de Vladimir à 180 km à l'est de Moscou existe depuis le 18ème siècle et abrite aujourd'hui des criminels étiquettés "dangereux". Le régime strict infligé dès le début du 20ème siècle aux espions, terroristes, anarchistes, nationalistes et autres membres d'organisations anti-soviétiques soupçonnés pour leurs relations avec l'activisme de l'ennemi, ainsi que d'un lieu de transit pour les condamnés au goulag de Sibérie lors des purges staliniennes, en a fait le prototype de la prison politique en Russie. Aujourd'hui, cette prison, connue pour le traitement sadique de nombreux gardiens, est considérée comme l'une des plus infernale de Russie. Tortures, humiliations, viols, rackett, passage à tabac systématiques et souvent "préventifs" font partie d'un quotidien habituel.
Tout cela pour dire que New-Bell et Kondengui au Cameroun ou Am-Sinéné au Tchad sont très loin d'avoir le monopole de l'horreur carcérale dans ce bas monde.
Ces enfers sur terre sont des zones de non-droit par excellence, où les activités les plus inimaginables sont développées au quotidien auprès d'une population sans aucune défense, où la loi de la jungle est la seule règle, dans l'impunité la plus totale.
Des conditions qui sont parfaitement connues de tous les nationaux, mais aussi des soutiens et autres partenaires internationaux économiques et politiques, qui ne sont pas du tout dérangés par certaines grossières violations des droits humains pratiqués sous leur nez, avec leur complicité implicite.
L'énormité Intolérable est devenue la norme dans les esprits, plus particulièrement dans les pays à régime autocrate, pour lesquels l'emprisonnement arbitraire et ses activites internes est un banal moyen de pression pour contrôler les "récalcitrants", les soulèvements populaires et autres activités contre la "sécurité de l'Etat". Pour d'autres pays, où la protection des droits de l'homme figure souvent en gros sur l'agenda politique officiel, l'énormité Intolérable est une manière pour prouver au monde qu'on est capable de tout maîtriser.
Le dénominateur commun de tous ces lieux de détention où la raison du plus fort reste forcément la meilleure jusqu'à la fin et surtout où tout est permis, est que les pensionnaires tombent dans l'oubli sociétal total dès leur entrée. En effet, ces établissements sont considérés, par les proches en premier lieu, comme des camps où le simple mortel ne sortira qu'après une mort physique ou mentale certaine.
Ils sont pourtant des citoyens du monde. Le fer de lance de l'abus démesuré de certains systèmes de gouvernance profondément abusifs à l'égard d'une portion parfois non négligeable d'une population donnée, tant en termes d'opinion que de précarité socio-économique notamment.
Quoi qu'il en soit, ces locataires de l'enfer sur terre sont nos concitoyens du monde.
Soyons juste conscient, afin de pouvoir réagir le cas échéant, avec la notion de justice à une seule vitesse, chaque fois que des abus sont commis contre une personne, plus particulièrement suite à des soupçons seuls, lors d'un manque de preuves, lors d'une absence de possibilité de soutien juridique et tout autre traitement dégradant infligé à un concitoyen du monde.
Aucun sévice quelque part ne saurait justifier d'autres sévices ailleurs.
L'impuissance infligée à une personne par la force est le meilleur moyen de nier son existence. Si nous en sommes un jour témoin de nos propres yeux, soyons sûrs que notre tour sera au coin de la rue. Fermer les yeux devient la meilleure manière de se condamner soi-même.
Et pour finir, "je suis ce que je suis parce que vous êtes ce que vous êtes"... (Concept de l'ubuntu)
Une pensée spéciale me traverse l'esprit aujourd'hui, à l'endroit de tous les prisonniers qui croupissent dans les prisons camerounaises et autres lieux d'incarcération dans le pays, quel que soit leur délit.
Dans ces lieux de privation de liberté, les droits humains élémentaires, tant en termes de conditions de détention qu'en termes de tortures physiques et psychologiques, n'existent pas. A vrai dire, le citoyen lamda prisonnier, n'existe plus.
Les détenus, dont 70% ont moins de 22 ans, sont systématiquement affamés par des lois de la jungle désordonnés, leur état de santé dégringole de par des conditions sanitaires inexistantes et leur couverture juridique est généralement nulle. Le personnel pénitentiaire est corrompu, mal ou pas formé, et n'est contrôlé par aucune instance s'intéressant à la dignité humaine d'une population carcérale profondément précarisée et beaucoup trop importante pour les infrastructures à disposition.
La prison de New-Bell à Douala, prévue initialement pour 600 détenus, en contient aujourd'hui plus de 2500 pour 27 cellules, soit 100 prisonniers par espace de 12 m2.
Les lieux de détention dans les commissariats, ainsi que le personnel policier concerné, échappent encore davantage à tout contrôle, et les traitements dégradants, la torture et le rackett y sont la règle incontournable.
Les prisonniers politiques, souvent des célébrités, sont globalement privilégiés par le vacarme médiatique qui attire l'attention sur leur sort et sur la nature arbitraire et purement politique de leur privation de liberté.
Un détenu coupable d'avoir volé une chèvre, qui croupit, rachitique et atteint dans sa santé mentale car traumatisé par déjà trois ans de détention sans avocat dans des conditions épouvantables, n'est pas considéré comme un prisonnier politique. Il est pourtant victime du crime d'Etat que subissent tous les miséreux dans les prisons camerounaises, dépouillés de leur droit à la vie par un système judiciaire pourri par le dysfonctionnement, par le chantage et la corruption omniprésents, se traduisant par un rackett institutionalisé du plus petit au plus haut fonctionnaire de la hiérarchie.
Selon un article publié en novembre 2015 par Cameroon Tribune, près de 800 détenus mineurs sont recensés au Cameroun, à l'instar de ce jeune de 16 ans emprisonné à Kondengui (prison centrale de Yaoundé) depuis 2 ans pour le vol d'un appareil photo. Dans l'attente de son procès, aucune des dispositions de protection de l'enfance prévues dans le Code pénal camerounais n'est respecté.
Quel que soit la gravité du délit commis, le traitement des prisonniers est en totale inadéquation avec les normes internationales en la matière. Le système carcéral camerounais est à lui tout seul un crime contre l'humanité, quelque soit le motif ou le prétexte d'incarcération.
A lire ici, le témoignage d'un détenu à la prison de New-Bell (Douala) qui en dit long sur les conditions effroyables de détention. L'établissement vétuste et surpeuplé, aux murs noircis et rongés par les moisissures, est régulièrement victime d'incendies, avec des dégâts humains inévitables.
Le cas du Cameroun n'est pas une exception, ni en Afrique ni ailleurs.
On ne peut non plus ignorer ce qui se passe dans les lieux de détention au Togo, au Congo, en RDC, au Burundi, sans oublier au Zimbabwe et ailleurs, où le droit à la vie n'existe plus, quel que soit le motif d'incarcération.
En Afrique, mes pensées vont aussi aux prisonniers sur sol tchadien, qui vivent aujourd'hui encore, 25 ans après la chute d'Hissene Habré, dans des conditions inimaginables.
Pour exemple, la sinistre prison d'Am-Sinéné, un véritable mouroir dans une banlieue de N'djamena, représente l'enfer absolu dans l'esprit du Tchadien lamda. Les décès pour cause de surpopulation y sont habituels, dans des conditions où jusqu'à 70 personnes peuvent être détenues dans une cellule de 4 mètres sur 5, à près de 50°C à l'ombre. D'autres prisons-goulag sont indexées au Tchad (Moussoro, Abeche, etc.), connues pour les pires sévices, tels que viols sur les femmes, maintien permanent dans des chaînes et homicides de la part des gardiens. Les femmes et les adolescents sont particulièrement exposés aux abus en raison de leur cohabitation avec les autres catégories de détenus.
Ailleurs qu'en Afrique, le camp américain de Guantanamo, à l'extrémité orientale de l'île de Cuba, parallèlement aux tortures très sophistiquées de la CIA révélées récemment par un rapport sur les "graves dérapages" post-11 septembre de l'ère Bush junior, restera une grosse épine dans le pied des États-Unis.
Goulag de Guantanamo: 13 ans sans procès
Les gravissimes sévices psychologiques et physiques exercés sur ces prisonniers, reconnaissables de loin à leur combinaison orange et marchant menottés et souvent enchaînés, ont été soutenus par une idéologie islamophobe méthodique au sein de l'administration Bush, justifiant l'arrestation et la torture de centaines de personnes pendant plusieurs années, avec souvent le poids d'un simple soupçon de terrorisme pesant sur elles.
Facteur aggravant, l'existence d'un réseau mondial américain de centres de détention, appelés "black sites", géré par la CIA toujours, avait été révélé par le Washington Post en novembre 2005, dont le but était d'échapper à la législation américaine en matière de droits humains.
Impunité totale, profonde impuissance, parfaite inutilité socio-politique et culture du fait accompli sont ce qui restera dans l'histoire de l'Humanité de l'épisode Guantanamo, qui n'est même pas encore terminé.
Certains se rappelleront du film "Midnight Express" de 1978 qui a choqué le monde par la violence extrême régnant dans une prison turque de la périphérie d'Istanbul, vécue par un jeune Américain en 1970. Ce ne sont pas que des vieilles histoires qui n'existent plus.
De nombreux rapports révèlent régulièrement la brutalité omniprésente dans des prisons renommées, connues pour les traitements innommables subis par des prisonniers oubliés du monde, parfois pendant des décennies.
Le camp 1391 en Israël est l'une d'elles, à moins d'une heure de Tel Aviv. Cet ancien fort, surnommé le "Guantanamo israélien", resté inconnu du public jusqu'en 2003, a été une prison secrète de l'armée israélienne et servait de lieu d'interrogatoire et d'incarcération pour des prisonniers à "haut risque". Une prison politique en somme, à l'usage exclusif de la lutte contre la subversion anti-sioniste. Ces activités n'y seraient plus pratiquées depuis 2006 selon le gouvernement, mais la Cour suprême d'Israël refuse jusqu'à aujourd'hui de délivrer les autorisations nécessaires pour permettre des investigations sur les abus commis.
Sous d'autres cieux, en Russie, la prison centrale de Vladimir à 180 km à l'est de Moscou existe depuis le 18ème siècle et abrite aujourd'hui des criminels étiquettés "dangereux". Le régime strict infligé dès le début du 20ème siècle aux espions, terroristes, anarchistes, nationalistes et autres membres d'organisations anti-soviétiques soupçonnés pour leurs relations avec l'activisme de l'ennemi, ainsi que d'un lieu de transit pour les condamnés au goulag de Sibérie lors des purges staliniennes, en a fait le prototype de la prison politique en Russie. Aujourd'hui, cette prison, connue pour le traitement sadique de nombreux gardiens, est considérée comme l'une des plus infernale de Russie. Tortures, humiliations, viols, rackett, passage à tabac systématiques et souvent "préventifs" font partie d'un quotidien habituel.
Tout cela pour dire que New-Bell et Kondengui au Cameroun ou Am-Sinéné au Tchad sont très loin d'avoir le monopole de l'horreur carcérale dans ce bas monde.
Ces enfers sur terre sont des zones de non-droit par excellence, où les activités les plus inimaginables sont développées au quotidien auprès d'une population sans aucune défense, où la loi de la jungle est la seule règle, dans l'impunité la plus totale.
Des conditions qui sont parfaitement connues de tous les nationaux, mais aussi des soutiens et autres partenaires internationaux économiques et politiques, qui ne sont pas du tout dérangés par certaines grossières violations des droits humains pratiqués sous leur nez, avec leur complicité implicite.
L'énormité Intolérable est devenue la norme dans les esprits, plus particulièrement dans les pays à régime autocrate, pour lesquels l'emprisonnement arbitraire et ses activites internes est un banal moyen de pression pour contrôler les "récalcitrants", les soulèvements populaires et autres activités contre la "sécurité de l'Etat". Pour d'autres pays, où la protection des droits de l'homme figure souvent en gros sur l'agenda politique officiel, l'énormité Intolérable est une manière pour prouver au monde qu'on est capable de tout maîtriser.
Le dénominateur commun de tous ces lieux de détention où la raison du plus fort reste forcément la meilleure jusqu'à la fin et surtout où tout est permis, est que les pensionnaires tombent dans l'oubli sociétal total dès leur entrée. En effet, ces établissements sont considérés, par les proches en premier lieu, comme des camps où le simple mortel ne sortira qu'après une mort physique ou mentale certaine.
Ils sont pourtant des citoyens du monde. Le fer de lance de l'abus démesuré de certains systèmes de gouvernance profondément abusifs à l'égard d'une portion parfois non négligeable d'une population donnée, tant en termes d'opinion que de précarité socio-économique notamment.
Quoi qu'il en soit, ces locataires de l'enfer sur terre sont nos concitoyens du monde.
Soyons juste conscient, afin de pouvoir réagir le cas échéant, avec la notion de justice à une seule vitesse, chaque fois que des abus sont commis contre une personne, plus particulièrement suite à des soupçons seuls, lors d'un manque de preuves, lors d'une absence de possibilité de soutien juridique et tout autre traitement dégradant infligé à un concitoyen du monde.
Aucun sévice quelque part ne saurait justifier d'autres sévices ailleurs.
L'impuissance infligée à une personne par la force est le meilleur moyen de nier son existence. Si nous en sommes un jour témoin de nos propres yeux, soyons sûrs que notre tour sera au coin de la rue. Fermer les yeux devient la meilleure manière de se condamner soi-même.
Et pour finir, "je suis ce que je suis parce que vous êtes ce que vous êtes"... (Concept de l'ubuntu)
Bravo pour cet article. Samedi 27 février, l'Assemblée des Citoyens du Monde, réunie à Paris, va étudier le cas d'un de nos responsables emprisonné au Cameroun, à Nkongsamba, "par défaut" sur simple dénonciation d'une personne en désaccord, sans qu'il y ait de procès contradictoire. Cet article vient à point nommé. Daniel Durand
RépondreSupprimer